Le deuxième jour:(1 septembre 2001)
d' Anvil Camp à Wallace Creek.
Nous
avons
passé la première nuit à Anvil Camp.Un bon sac de
couchage est nécessaire car les nuits sont froides et le sommeil en altitude
est quelque peu aléatoire. Comme ce sera le cas pour tous les repas, Mark prépare
le petit déjeuner à savoir du chocolat chaud et quelques barres spéciales de
fruits séchés prévues pour randonneurs. Il faut également se laver le matin.
Ce n'est pas si facile puisqu' en vue de préserver la pureté des eaux et d'en
éviter la pollution, il est demandé de se laver à 30 mètres de la rivière.
Pour nous y aider, nous disposions d'un petit baquet en toile datant de l'époque où
Alexandre allait chez les louveteaux en Belgique.
Nous reprenons donc notre route et nous commençons par franchir le Shepherd Creek, dont nous suivons ensuite la rive sud. Le sentier s'élève modérément mais sûrement et bien vite, nous surplomberons la rivière. Nous arrivons ainsi à la sortie du petit bois que constituait "Anvil Camp", et nous nous trouvons devant une large muraille faite de gros bloc dont l'amoncellement s'est arrêté là probablement sous l'effet de glaciers anciens. En quelques lacets , le chemin nous amène au sommet et nous redescendons un peu plus loin vers un point dénommé "Pothole", d'où le Shepherd Creek nous quittera pour tourner vers la droite et s'en aller vers " Junction Pass". Ce point est l'endroit où nous devons nous ravitailler en eau. Quelques broussailles et zones de marais entourent le passage à gué. Nous sommes à l'altitude de 10.800 pieds ou 3300 mètres.
Et
nous continuons le trail. Une piste creuse entre des amoncellements constitués
de gros blocs nous conduit progressivement vers la paroi
finale qui nous mènera au sommet du Shepherd Pass. On aperçoit quelque névés
de neige qui resteront peut-être jusqu'à l'hiver prochain. C'est la
aussi que nous rencontrerons un groupe de quelque personnes qui accompagnent une
caravane de mules. Le mules semblent avoir des difficultés sur ce terrain très
pentu et rocailleux. Elles avancent par petits sauts à pieds joints.
Nous arrivons ainsi au pied de la parois finale qui est constituée de l'éboulis de blocs provenant de la désagrégation de la paroi du cirque terminal de la vallée.L'ascension des 500 derniers pieds est difficile et se fait via une serie de lacets. Elle nous est apparue plus courte que prévu car on arrive au sommet alors que l'on croit devoir encore continuer à escalader la falaise. Le col se situe à un peu plus de 12.000 pieds ou 3660 mètres.
Alexandre et Mark ayant pris de l'avance dans la côte, ils s'accorderont un
supplément de marche en prenant le chemin de traverse
qui
mène vers le "Williamson Basin" . Un col situé à 3850 mètres
d'altitude et à moins de 2 km vers l'O-S-O De là, on bénéficie d'une vue
générale vers le "Basin", mais aussi vers les monts situés au N-E.
Un bel étang réputé pour ses truites arc-en-ciel se trouve au sommet du
"Shepherd Pass".
A partir de là, notre route entre dans le Sequoia National Park. Nous
entamons une longue descente à travers une très large prairie d'altitude
parsemée de blocs rocheux et où de temps en temps on aperçoit une marmotte
ou un pin en forme de queu de renard ( foxtail pine). Dès le sommet et
dans la direction du sud, on aperçoit le mont Tyndall qui est le premier des
pics de plus de 14.000 pieds (4270 mètres) faisant partie du massif du Mont
Whitney. Le ciel le long des cîmes est merveilleusement bleu et corrobore
les découvertes du scientifique anglais John Tyndall qui étudia la diffraction
de la lumière et constata que les rayons de longueur d'onde plus courte -
le bleu- étaient diffractés le plus.
Nous continuons à descendre le long du Tyndall Creek que nous avons atteint alors qu'il arrivait d'une vallée venant au
nord où se trouvent quelques lacs d'altitude plus ou moins secs. Après le mont Tyndall, il y a une montagne qui s'élève à 13540 pieds et qui est remarquable par sa face nord qui apparait comme lacérée par de larges dépressions. On remarque à droite (nord) le remarquable plateau rocheux qu'est le "Diamond Mesa" tandis que face à nous , ce sont l'ensemble des pics du " Grand Divide" qui sépare les bassins du Kings et du Kern. Il y a le " Milestone Mountain" qui pointe un éperon vers le ciel tel
un doigt; à sa droite la " Table Mountain" et beaucoup plus loin le mont Ericsson qui est beaucoup plus sombre que les autres.
Des petits bois de pins clairsemés apparaissent et bientôt nous arrivons au " John Muir Trail". On croyait y trouver des promeneurs, on n'en verra aucun de toute la journée. Ce trail vient du Nord et entre dans le bassin de la "Kern River" par le "Forester Pass". Alors que nous avons marché depuis le matin dans des zones arides et désertiques, nous entrons maintenant dans des
bois de pins. Si nous avions suivi notre trail en continuant à descendre vers la "Kern", nous aurions atteint, deux kilomètres plus loin, un relais de "Rangers" qui est parfois occupé. La rivière est quant à elle cinq kilomètres plus loin à une altitude de 9200 pieds ou 2800 mètres. Nous allons suivre le "John Muir Trail" qui d'une manière générale, nous maintiendra durant toute l'après-midi et le lendemain matin à flanc de coteau.
Au début, le sentier pierreux monte d'une manière modérée parmi des pins de type "lodgepole" dont beaucoup sont brisés. Au nord-est de la montagne "Tawny-Point" qui culmine à 12332 pieds (3761m), au lieu dit "Tyndall Frog Ponds", l'endroit est propice à du camping. Il est agrémenté par quelques étangs. Plus loin, nous longeons le pied très rocheux de ce "Tawny Point". La végétation est faite maintenant de pins à queue de renard. C'est un type de pins qui grandit dans la haute Sierra principalement en altitude à la limite des zones boisées (timberline). Nous continuons à monter modérément jusqu'au sommet à peine perceptible de "Bighorn Plateau". Juste avant de franchir la "Timberline", nous avons
sur notre droite les plus beaux panoramas de tout le trip, à savoir la vue sur la vallée du Kern, sur ses vallées transversales vers l'Est, l'ensemble des sommets de la chaine de Montagne du "Grand Divide Kings-Kern".La vue y est bien dégagée du mont Kaweah au Junction Peak, c'est-à-dire sur 180° car nous y sommes sur une moraine glaciaire exempte de végétation. Au sommet, sur notre droite, on rencontre au milieu d'une prairie herbeuse un lac d'une étrange et insolite beauté. Il est très photogénique.
A partir de là, le chemin descend par paliers successifs dans des zones d'anciennes moraines glac
iaires de la vallée du "Wrigt Creek". Si nous avions remonté cette vallée, nous serions arrivé dans son bassin supérieur qui est recommandé pour ses nombreux petits lacs qui parait-il abondent de poissons. Plusieurs petites vallées transversales qui nous obligent à monter et descendre précèdent le "Wrigt Creek".Chacun de ces endroits semble propice pour installer notre camp . Nous avons cependant décidé d'atteindre le "Wallace Creek".Le trail remonte assez fortement au milieu d'une végétation de pins
plutôt abondante faite de lodgepole et de foxtail. De beaux panoramas nous sont encore offerts vers l'Est. C'est ensuite la descente vers le "Wallace Creek".
Le camp est installé près d'une petite prairie. On refait le plein en eau et Mark prépare le souper. A la tombée du jour, nous recevrons la visite de deux biches avec de grandes oreilles. La nuit nous serons réveillé par les coups donnés dans la caisse qui protège notre nourriture. Nous n'oserons pas aller voir ce qui se passe, mais tout porte à croire qu'un ours essaie de trouver quelque chose à manger. Il insistera une deuxième fois mais notre matériel est bien protégé. Il n'empêche que la nuit sera mauvaise et absente de sommeil.
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